Allez pour débuter cette nouvelle année, je m’essaye au lettering (lettrage en français). J’aime expérimenter de nouvelles techniques pour le challenge (histoire de me stimuler) et le potentiel graphique et créatif à en tirer parti.
Il y a, environ, deux ans et demi, au fur et à mesure de mes veilles graphiques, je voyais fleurir cette technique qui prenait (et prend toujours) de l’ampleur parmi les Designers graphiques. Je trouve visuellement agréable et séduisant le dessin de caractères « fait main ». Et surtout, cette technique devient intéressante pour le Graphiste, de l’exploiter dans son travail : exemple la création de Logotypes. Car elle lui communique un caractère unique, telle une signature. Bien entendu, avant de s’orienter vers le lettering, le sujet doit s’y prêter.
Dans la phase d’apprentissage, comme pour n’importe quel sujet que je connais pas, je procède à l’observation puis à la reproduction. Ce n’est qu’après, que je me documente pour approfondir la méthode.
J’ai choisi comme modèle d’apprentissage, une réalisation de Francis Chouquet dont j’apprécie le style de lettrage : écriture script sobre, un peu rétro et désinvolte. Pour débuter l’exercice, je suis parti sur le nombre « 2016 ». Il vaut mieux commencer simple. Petite précision qui, à mon avis, a son importance : connaître la base de la typographie vous aide à rendre cohérent le dessin de vos lettres et dans sa globalité, un rendu qui « fonctionne ».
Le style peut, graphiquement, paraître simple. Mais au fur et à mesure que j’avançais dans l’exécution, j’ai compris que chaque lettre doit exprimer une personnalité pour qu’elle soit intéressante à regarder. Terminaisons, boucles, contreformes… ont leur importance.
Au bout, d’une petite heure, ça commençait à prendre forme et mon esprit était « aux anges » :) Cet exercice m’apaise énormément.
Pour finir, j’ai vectorisé mon dessin dans Illustrator. J’ai apporté quelques corrections (voir l’annexe) afin d’appuyer et d’infuser à chaque lettre une identité propre.
L’ensemble doit être cohérent, harmonieux (agréable à regarder) et équilibré (chaque lettre soutient la précédente et la suivante). En somme, faut que « ça colle » et graphiquement intéressant.
Il offre une grande liberté dans le geste. L’anatomie du caractère n’est pas scrupuleusement respectée et donc, laisse entrevoir d’énormes possibilités. C’est peut-être cet aspect dessin qui créé en partie cet engouement. En ce qui me concerne, j’aime bien dessiné :)
Tous mes ami(e) graphistes et webdesigners se mettent à faire du lettering. Une façon de se mettre au dessin? Une mode? Un retour au papier?
— Geoffrey Dorne (@GeoffreyDorne) November 3, 2014
Dynamisme / Relief / Profondeur : le contour qui parcourt le pourtour de « 2016 » est légèrement décalé vers la droite et vers le haut. Cela créé un mouvement « d’envolée ». Déplacement du contour qui, visuellement, est plus intéressant que la régularité de ce dernier dans les précédentes versions.
Bien évidemment, Tout est justifiable : décalage ou pas. Ce qui l’est moins, c’est de ne pas savoir pourquoi on le fait.
Personnalité / Singularité : le dessin du chiffre « 0 » n’est pas fermé. Sa perception globale me semble cohérent. Donc visuellement, ce « 0 » entrouvert remplit son rôle auprès du lecteur : « Ce dessin est le chiffre zéro. »
Clarté / Compréhension / Intelligibilité : la terminaison du chiffre « 1 » est abaissée par rapport à sa version précédente. Le chiffre est mieux dessiné pour sa lisibilité.
Stabilité / Imbrication / Raccord : la grande boucle du « 2 » épouse le pied du « 1 ». « La boucle est bouclée ». Visiblement, cela évite un flottement disgracieux.
| Technos utilisées |
|---|
| Un crayon |
| Un papier |
| Adobe Illustrator |
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